Durant 1 mois et 25 jours, je me suis mis en marche dans un rayon de 1 kilomètre, (en fait, plus les jours filaient, plus la nature s’éveillait et plus le rayon croissait, le cercle se faisait spirale, le pas plus pressant bravant l’interdit.)
Chaque jour, du 17 mars au 11 mai, je marchais d’un pas de plus en plus rapide, je prenais une photographie puis rentrais. Pour la première fois, je voyais jour après jour la nature s’éveiller imperceptiblement au début, puis avec fulgurance. L’optimisme l’emportait, malgré tout, sur la sidération. J’allais me servir, jour après jour, de l’image quotidienne comme s’il s’agissait d’une toile sur laquelle un peintre anonyme avait appliqué, avec trop d’adresse, les couleurs du ciel et des champs. Pour faire mienne, je m’imposais deux contraintes, à la manière d’un adepte de l’Oupeinpo. La première consistait à scinder l’image en deux parties en déposant sur la partie droite, des aplats de couleurs numériques les plus simples possibles et les plus fidèles aussi, à la façon d’une abstraction géométrique. La seconde contrainte m’imposait une interprétation de l’image en trois dimensions pour en faire un véritable objet volumétrique, lui donnant la noblesse de la sculpture. Je postais quotidiennement les images sur les « réseaux », bientôt seuls liens avec les amis.
J’ai depuis effectué une sélection de ces images : une trentaine de photographies imprimées sur dibond-alu au format identique 90×50 cm dans l’espoir de retrouver prochainement les cimaises des lieux de culture qui nous manquent tant.
#Galerie Normande d'Art Contemporain par PilotMotiv 